PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII° SIÈCLE. .                303
bourg Saint-Marcel. C'est d'abord neuf tentures de laine et soie, rehaussées d'or et d'argent : trois Histoires de Diane, d'après Dubreuil, deux en cinq et une en sept pièces; trois Histoires dc Moïse, sur les dessins du Poussin, une en onze, les deux autres en dix sujets; six pièces des Amours des Dieux, d'après la Hire; dix des Actes des apôtres, d'après Raphaël; enfin sept des Méta­morphoses d'Ovide.
Les tentures de laine et soie, sans métal, sont moins nom­breuses; elles.se bornent à trois suites à'Artenaise, en dix, huit et sept panneaux, d'après Caron; iiii Coriolan, en huit sujets, sur les modèles de Lerambert ; enfin sept pièces des Noces de Gom­bault et Macée. L'inventaire cite encore deux tapisseries isolées, toutes deux d'après Simon Vouet : un Moïse sauvé des eaux et une Histoire de Jephté.
Quatorze tentures ou cent treize tapisseries, c'est peu sans doute pour un atelier qui comptait soixante metiers et prolongea son existence plus d'un demi siècle. Mais on ne doit pas perdre de vue que toutes ces manufactures, subventionnées par le roi, travaillaient au moins autant pour les particuliers que pour le souverain. Aussi rencontre-1-on, soit dans les collections particulières, soit à l'étranger, des pièces portant la lieur de lis suivie du P et Ies ini­tiales des Comans.
Nous signalerons quelques morceaux d'une exécution remar­quable, exposés au palais des Champs-Elysées en 1876, notam­ment une Chasse de Méléagrc, portant les deux C, signature sup­posée de Charles de Comans; puis le Sacrifice d'Abraham et li7ie transporté au. ciel sur un char de feu, avec des bordures d'une ori­ginalité singulière et d'un goût exquis. Les lettres À C tissées dans la lisière de ces deux tapisseries en ont fait imputer l'exécution à Alexandre de Comans. Un panneau étroit, ayant pour sujet Aréthuse métamorphosée en fontaine, offre les mêmes initiales.
Nous avons vu, tant au palais royal qu'au musée national de Munich, plusieurs tentures de cette époque portant la marque de Paris avec des initiales permettant de les rattacher soit aux de la Planche, soit aux Comans. Le temps nous a manqué, lors de notre visite, pour prendre une note exacte des sujets et des marques, dont les conservateurs ne paraissent guère soupçonner •l'intérêt et l'origine, car toutes ces pièces sont indistinctement comprises sous la désignation de Gobelins, terme collectif appliqué